Installation "Cow - Je suis une vache" et performance "je voudrais être une femmes mais je suis de la viande"
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Confine Del Corpo expérience - Exposition à Sanremo - Italie - 29/30/31 Mai 2015
L’œuvre COW – Je suis une vache – est la mise en scène d'une
modification de conscience en tricémédium (dessin-vidéo-son) au sein
d'un espace clôt où le spectateur, placé « dans la boite » est obligé
de déambuler d'un médium à l'autre. Dans le fond du couloir, un
instant particulier, celui de ma propre modification de conscience dans
les bâtiment des abattoirs, est projeté (Workshop de décembre 2014 avec
la Cie Antipode). Pour l'atteindre, il faut piétiner l'animal sacré.
Lors du tournage cette séquence prise dans la zone d'abatage – la salle
des crochets – j'entre en état modifié de conscience pour devenir une
vache. «A cet instant je suis la vache que vous mangez et je me demande
si je ne l'ai pas toujours été». Le son – l'enregistrement du «silence»
des abattoirs – porté à haute fréquence, place le spectateur au cœur
d'une matière sonore impalpable qui fait "monter la sauce". Pour cette exposition, c'est l'installation sonore de José Panchieri - "Spirale" - qui a été placé dans cet espace.
Lors de la performance "Je voudrais être une femme mais je suis de la
viande", le 29 Mai 2015, je propose une vision de la notion de consommation
mise en relation avec le corps féminin. Une cognition entre sacralité du corps et utilisation du corps en tant qu'outil consommable, dans le but de créer des questionnements qui aboutiraient à une réflexion collective. Emballé dans du plastique je m'expose au public et
confronte le spectateur à ma propre démarche de modification de conscience. A ce moment je m'expose au danger et rentre en transe. Je ne peux prévoir ce qu'il va se passer. S'engage alors une bataille entre mon esprit avide de liberté et mon corps conditionné à être consommé.
Exposition Les Urbains de Minuit / Compagnie Antipodes / Collectif San Remo Rimasti.
Le catalogue en ligne www.lesurbainsdeminuit.fr/sanremo-dossier-de-presse2015
"Dans un monde qui semble nous morceler, seul le fait de faire un lien
véritable entre les choses donne les forces nécessaires pour continuer.
In un mondo che sembra farci a pezzi, il solo fatto di fare un legame
sincero tra le cose ci da forza necessaria per continuare." Fantazio
"Elles sont deux. Elles s'effondrent.,
un scratch électro amplifié à peine passé le seuil : c'est dans l'ex
magazzini de San Remo, un dimanche soir,
parmi une trentaine de personnes, tous âges confondus. L'une est
atteinte d'une crise de spasmophilie et je vois son tatouage. L'autre
tombe en arrière à même le béton, de toute sa hauteur. Elle se tord
comme un vers et me tend subitement une main pour que je la relève. Je
le fais, demi sourire mais elle me tire avec force comme pour me
déplacer. Je résiste. Elle compose. Et voilà qu'elles retombent toutes
les deux, indépendamment, effrénées, avant de solliciter à nouveau
l'aide des spectateurs. Retenir ou laisser choir ? S'impliquer ou
laisser faire ? Pendant vingt minutes nous sommes pris dans l'étau de
cette douce et violente ambiguïté du jeu et de la transe. Une harpiste
s'en mêle et a première finit par diriger un spectateur là où il faut.
Il s'y prête, demi sourire. Son aide, ce coup-ci, elle l'esquive : « y
croyais-tu ? ». Je plonge maintenant dans le noir pour une longue apnée
intimiste d'un monologue italien. Et durant tout ce temps, mon oreille
me dit que quelque chose se passe derrière moi. Ce ne sont pas les
dessins des abattoirs, les photos rouges des corps, les poids déviants
d'une poupée intestine, les vieux papiers de bouchers, les photos de
migrants, les pochettes de disques dessinées, l'écran super 8 de la
petite fille avec son père, ni même les tapis de vaches sacrées ou
l'alarme de la valise devant le cercueil qui m'attirent... C'est un
bourdon médiéval electro qui suinte, qui sourd et qui travaille
inlassablement tout le bâtiment. A l'une de ses extrémités, en
contre-point de celle où un vieux train de pixels dresse un point de vue
à rebours sur sa propre linéarité, je découvre la source du continuo en
volutes qui me tient depuis le début. Quatre haut-parleurs nus, reliés
par de simples fils tendus de part et d'autre d'une porte monumentale et
d'une cloison blanche, jouent d'un continuo avec mes sens en dessinant
les liens omniprésents d'une porosité sonore avec tout ce qui peut se
produire de vivant. Au bout d'un tapis d'animaux cabalistiques, sur
lequel je ne marcherai pas, un petit écran montre l’échafaudage d'une
restauration d'église. A contre jour, dans la lumière blanche de
l'écran, un personnage y est statique. Non . Il bouge. Non. Il est
immobile. Ah : il disparaît. Réapparaît. Disparaît de nouveau. Je ne
bouge pas. Immobiles, la silhouette et moi, « nous formons la matière »
dans le cycle des vagues des fréquences en Spirale. Nous sommes deux.
Impressions du 31 juin 2015 à San Remo dans Confine del Corpo des
Urbains de Minuit, Antipodes, et Rimasti. A propos de l'oeuvre "Spirale"
de José Panchieri." Eric Caligaris
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