Dissipation traditionnelle


De l’excision on me dit qu'aujourd'hui cela n'est plus pratiqué. 
On me dit que c'est un acte barbare et archaïque qu'on ne voit plus qu'en Afrique ou au Moyen Orient dans des tribus traditionnelles qui ne sont pas occidentalisées. 
On me dit qu'en Europe il n'y a pas besoin d'en parler, même à travers le féminisme et que dans nos combats, nous femmes françaises, nous devons parler de ce que l'on connait et non de coutumes lointaines que l'on ne maîtrise pas, cela ne nous concerne pas, laissons ce combat à celles que cela regarde. Après tout une femme blanche et européenne ne peut pas parler de la culture d'un autre pays, c'est déplacé, c'est impoli, chacun doit rester à sa place et les moutons seront bien gardés. 
 “Chaque minute, six fillettes sont excisées dans le monde. Cette mutilation sexuelle, qui touche 200 millions de femmes, dont 6 000 en France, a des conséquences dramatiques pour la santé physique et mentale des victimes. Quelles croyances perpétuent cette tradition qu’aucun texte sacré n’exige ? Comment convaincre les parents qui rentrent souvent en Afrique l’été pour faire opérer leur fille, de s’abstenir ? (…)“ Magazine Le Monde.
Du vagin que tu ne pouvais pas nommer, de sa chaire, de son esthétique et de sa fascinante complexité, qu'en faisais-tu Ambroise de Paré ? Figure du patrimoine historique de la France bien pensante et bien dorée, paré des titres du pouvoir combien en as-tu mutilé ?
“Sa complexion est moyenne entre chaud et humide, froid et sec. Son visage est tel que celui du prépuce de l'homme, c'est à savoir de garder avec les nymphes, que l'air ambiant n'entre en la matrice, de peur qu'elle ne fut réfrigérée. On notera que les labies de ladite partie sont appelées en grec Pterygomata, en notre langues Ailes, et la région ornée de poil. D'avantage faut entendre, que de la partie supérieure descendent deux petits apophyses, & excroissances de cuir musculeux, qu'on appelle nymphes, lesquelles descendent une de chaque côté de l'os pubis en bas jusqu'à l'orifice du col de la vessie, lequel elles reçoivent au milieu de soi, et s'érigent mêmement à aucunes femmes, comme nous lisons, en telle grosseur et grandeur, qu'elles se lèvent pour tenir au coït la partie de l'homme : & pour cela ai ordonné de les leur couper en jeunesse avec grande discrétion, de peur que si on les coupe trop avant, il s'ensuive telle hémorrhagie qu'elle apporte danger de mort ou stérilitié à la matrice par la réfrigération en icelle, à raison de telle amputation. Les récents anatomistes, comme Columbus & Fallopius, outre les parties susdites, ont fait mention d'une autre particule qui est tout au haut des parties honteuses, mêmes sus le conduit de l'urine & conjoint les ailes desquelles nous auront parlé. Columbus l'appelle Tentiginem, Fallopius lui accomode le nom grec Cleitoris, duquel est dérivé le verbe infâme Cleitorizem*. Et pour ce que ladite partie est fort obscène, je renvoie le lecteur à Columbus & Fallopius”.
Ambroise Paré (v. 1510 - 1590) chirurgien des rois de France - extrait de son second livre traitant de l'anatomie de tout le corps humain.

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